Au gré du temps, des rencontres, des échanges, des questions que l'on pose sans avoir de réponse... Nous avançons juste au flair, au feeling et parfois il y a des expériences, des désirs, des instants, des rencontres qui remettent les idées en place, parfois on se compare, on se regarde et nous nous interrogeons ?
Pourquoi suis-je si troublée, pourquoi cela ne m'émeut-il pas, pourquoi je me rebelle ? Comment cette soumise accepte ces frustrations, pourquoi accepte t-elle d'être ainsi malmenée...
Je ne sais pas grand chose sur ce Dark désir mais pourtant des certitudes s'installent. C 'est d'une de ces doutes ou une de mes certitudes que je viens vous entretenir ce soir.
Lorsque je dis certitude je ne juge pas chacun trouve sa voie mais j'affirme, confirme que j'y suis mal à l'aise, que je ne comprend pas, que j'ai du mal à m'y projeter, que je suis ravie si Mon Maître n'y est pas attaché.
La soumise ne devrait bien sûr pas demander ni attendre l'égalité avec son Maître. En toute logique, il y a peu de chance qu'elle le souhaite vraiment si sa nature de soumise est réfléchie et essentielle.
J 'entends par là qu'une soumise n 'est pas l'égal de Son Maître et elle ne le réclame jamais, ce n 'est pas dans ce soi disant équilibre égalitaire qu'elle s'épanouie.
Les termes « équité » et « égalité » sont parfois utilisés de façon interchangeable, ce qui peut entraîner une certaine confusion. Si souvent ces concepts sont liés, ils comportent d’importantes distinctions qui résonnent fort dans notre lien.
L’équité, repose sur la volonté de comprendre l'être, et de lui donner ce dont il a besoin pour s’épanouir et vivre une vie saine —le lien D/s consensuel entre personnes adultes aide à vivre sa déviance sainement (c'est un autre sujet ).
Par ailleurs, l’égalité repose sur la volonté d’offrir la même chose à tous les gens pour qu’ils puissent s’épanouir. Tout comme l’équité, l’égalité vise à promouvoir la justice, mais l’égalité ne peut être atteinte que si tous les gens partent du même point de départ et ont les mêmes besoins et c'est là toute l'ambiguïté, c'est précisément pour cela qu'en BDSM il ne devrait pas y avoir dialogue pour atteindre l'égalité mais dialogue pour comprendre comment vivre le lien dans l'équité. Une soumise n'a pas les même désirs que son Maître, Alléluia mais a besoin comme Lui de se savoir appréciée, respectée, comprise, écoutée, protégée et jamais jugée...
Bien sûr, cela ne sera possible que si les deux membres partent du principe que c'est dans la bienveillance, l'absolu partage du plaisir et de l'épanouissement, dans un dialogue sans faille et dans le respect des valeurs et des faiblesses des deux êtres qu'ils choisissent d'avancer ensemble.
Découlant de ce concept, nous comprenons aisément pourquoi le principe de punition, de gifle ne peut pas convenir à toutes les relations. ll devient limpide que pour nombre de soumises le bâton n'a pas de prise bien au contraire... Il va faire figure de reproduction vanille de l'abus de pouvoir, de l injustice, de la reproduction grossière du machisme stupide. La gifle, la punition n 'est pas la panacée. Ce n’est pas un mode d’apprentissage. Punir sa chose, son animale n’est pas une méthode d’apprentissage universelle même si elle est largement répandue (J'y reviendrais).
Encore et encore, Maître et soumise devront dialoguer, comparer, expliquer et le Maître gagnera à comprendre à se concentrer sur ce qui fonctionne vraiment. Si le Maître veut régler un problème, il devrait apprendre à sa chose, son animale à faire ce qu'Il désire, ce qu'il veut. En punissant sa chose, qu’est-ce qu'il lui apprend ? Que c’est vanille, c’est mal, c’est énervant… bref, en fait dans ce cas, il reproduit des concepts vanilles moralisateurs, réglementants, enfermants... Pire il manie des armes qui sont totalement étrangers à une soumise non masochistes et nous sommes loin de l 'être toutes. Oui, elle accepte pourtant pire, elle jouira sous le fouet mais pas par plaisir de la douleur mais parce souffrir pour faire le don de sa souffrance à son Maitre lui fait honneur. C 'est bien plus que sa propre douleur qu'elle vénère, c'est le plaisir de son Maître. Nul doute que votre Soumise est intelligente : sa force elle ne la tire pas de sa douleur ou de la peur de sa douleur, C 'est bien plus fort que toute les douleurs que vous lui infligeriez en la punissant. Sa force c'est son humilité et sa volonté de vous aduler. En la punissant, vous ne lui dites pas combien vous avez du plaisir et en plus elle croit vous déplaire.
Ce qu'elle réclame corps et âme, ce quelle poursuit dans ce lien particulier c'est l'équité parfaite.e crois que certains confondent égalité et équité. Lorsque l'on parle de Domination/soumission, il me semble que cela n 'est pas qu'un détail.
C 'est une vision bien éloignée de la Soumission heureuse et épanouissante. Je ne comprends pas la gifle pas plus que je ne comprends qu'un Maître pour lui prouver sa confiance en sa chose lui offre une ceinture de chasteté.